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 après-midi à la patinoire [Pv John Fuller]

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MessageSujet: après-midi à la patinoire [Pv John Fuller]   après-midi à la patinoire [Pv John Fuller] EmptySam 15 Oct - 14:24

J’ai appris à patiner après mon adoption. Dans la ville où j’ai grandi, ou plutôt à l’orphelinat, on n’avait pas ce genre de sport. En fait, je n’aurais surement jamais chaussé les patins à glace que ma mère m’avait offert sans un défi de mes cousins et cousines. Eux, bien sur, nés ici et fiers descendant des Coldman savaient tous tenir sur la glace dés leur plus jeune âge. Têtue, j’ai voulu montrer que je pouvais en faire autant… Sauf que le premier essaie fut un lamentable échec. J’étais ici même, au Skating Arena, seule du haut de mes 6 ans, assisse sur la glace froide à pleurnicher…. Grand père était là et m’observait depuis un moment. Je ne l’avais pas remarqué. Lui était un patineur hors pair de par son ancien métier. Après tout, il avait été un grand champion de hockey sur glace de renom, j’en entendais beaucoup parler. Finalement, il m’a abordé ce jour-là, gentiment, sans remarques punitives ou propos moqueurs. Il s’est contenté de me refaire correctement mes lacets et de me remettre sur pieds. Et puis, il m’a montré comment garder son équilibre… À partir de ce jour-là, j’ai pris l’habitude de venir ici où il m’apprenait à patiner, me consacrant un peu de son temps précieux. Mon grand-père je l’adore, il est génial même si aujourd’hui il est triste suite au décédé de Grand-mère. Cela a affecté tout le monde, y compris moi. Je ne suis jamais devenue une sportive, l’esprit de compétition n’est pas inné chez moi, bien au contraire. Mais je tiens relativement bien sur des patins à glace et pratique volontiers pour le plaisir la glissade. Aussi n’était-il pas rare que je vienne aux heures où peu de gens y sont à la patinoire pour me défouler un peu. J’aime ma solitude, je suis rassurée quand il y a peu de monde, voire personne.

Mais si je suis là en ce dimanche après-midi, ce n’est pas pour pratiquer un sport en solitaire. D’abord, parce que je sais qu’il y a des gens un peu partout en ce moment à la patinoire, et malgré les années je n’aime toujours pas ça. Mais en même temps je ne sais pas lui dire non, alors quand il m’a proposé de venir patiner avec lui, j’ai accepté. J’ai donc enfilé un jeans et un pull moulant pour ne pas être entravée dans mes mouvements, et attraper mes patins à glace. Il m’a fallu, à pieds, une grosse demi-heure pour arriver ici. Le temps de passer au vestiaire pour déposer mon sac à main et enlever mes chaussures et je me suis retrouvée ici, derrière la barrière. Appuyée sur la rambarde en métal, j’observe le ballet incessant des patineurs. Je repère avec un petit sourire les couples qui profitent d’un moment spécial. J’ai déjà enfilé mes patins, mais je préfère l’attendre avant de me lancer sur la piste. Pour le moment, je suis toute à mon observation. Mon regard quitte temporairement la patinoire centrale, pour se porter rapidement sur la porte d’entrée. Je sais qu’il viendra, même s’il est en retard. Il ne m’a jamais laissée tomber, ni poser un lapin comme on dit. Par contre, la ponctualité n’a jamais été son fort. Peut-être s’est-il entrainé ce matin ou est-il avec Tamara. Si c’est le cas, il n’a pas la notion du temps. Ce que je comprends. Leur lien fusionnel m’étonne toujours autant. Et je sais à quel point il aime et a besoin de sa jumelle, plus que de n’importe quoi d’autre. Elle passera toujours avant le reste et les autres, j’en ai toujours eu conscience. J’admire leur lien fraternel, et j’en viens à regretter d’être fille unique. J’aurais aimé avoir quelqu’un d’aussi important et proche de moi dans ma vie …

Mes yeux reviennent sur les patineurs et je me plonge à nouveau dans une observation méditative. La première fois que John m’a proposé de patiner avec lui, j’ai été surprise. Bien sur, on vit dans une ville consacrée aux sports d'hiver, mais lui est boxeur. À l’époque, on était plus amis qu’autre chose. Curieuse de voir s’il tenait sur des patins, j’ai accepté la proposition. En même temps du jour où après mon interview, il m’a proposé un rendez-vous, je n’ai plus été capable de lui refuser quelque chose. C’est aussi ma manière de ne pas l’étouffer lui, par mon côté sangsue et le fait que j’ai atrocement besoin d’être rassurée, encore et toujours. Et après 18 mois avec lui cela peut paraitre pathétique… Mais c’est plus fort que moi. Bref, j’ai eu l’agréable surprise de constater qu’il patinait plutôt bien, voir très bien en réalité. C’est finalement devenu un petit rituel, presque une fois par mois on vient patiner à deux. C’est toujours lui qui propose, en fonction de ses entrainements, compétitions et autres occupations avec sa sœur. Généralement, c’est le dimanche qu’on arrive à se ménager ce petit moment agréable.

Trouvant le temps long malgré l’amusement que provoque en moi certaines chutes de patineur, je jette un regard à ma montre. Il a presque 25 minutes de retard, mais je n’ose pas l’appeler pour lui demander s’il a changé d’avis. De toute manière, j’ai oublié encore une fois mon téléphone portable dans ma chambre. Un soupire passe mes lèvres. Bon j’attends encore un peu, puis j’irais patiner. Après tout, je suis venue jusqu’ici autant en profiter un peu …

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MessageSujet: Re: après-midi à la patinoire [Pv John Fuller]   après-midi à la patinoire [Pv John Fuller] EmptyMar 27 Déc - 21:27

Le dimanche, un jour de rite. Aussi conditionné que cela puisse paraître, c'était un jour particulier et celui que j'attendais de pied ferme la semaine. Le seul jour où je pouvais réellement lâcher prise et me consacrer à mon entourage. À ma famille avant tout, qui depuis que j'avais pris un appart en ville, me manquait terriblement, mes amis que je n'oubliais pas et surtout, Zoe, ma petite amie. La semaine ce n'était pas toujours évident de se retrouver réellement l'un l'autre, entre ses études et son job de journaliste ainsi que mes entrainements et championnats. Mais on n'avait pas délaissé un tel fait, sachant parfaitement ce qu'il en était. On négociait et s'arrangeait au mieux. À notre convenance. Ce n'était pas un problème entre nous. Il était très rare que l'on se dispute, bien que l'on savait énoncer ce qui n'allait pas quand il le fallait. Elle était la seule fille avait qui j'avais envie d'être. Elle m'apportait tout ce dont j'avais besoin, savait être présente et à mon écoute. Elle était le reflet que tout ce que je recherchais chez une femme, bien que loin de moi avait été l'idée d'en allonger un certain nombre pour m'en rendre compte. Je ne faisais pas dans la collection et le tableau de chasse. Je n'étais jamais sûr de mon coup en présence d'une femme. Alors qu'avec Zoe, les choses s'étaient produites différemment. J'ignorais si c'était ce qu'elle m'avait renvoyé ce jour-là, si c'est sa personnalité qui m'a touché, ou simplement la mise en confiance dont elle a fait preuve à mon égard sans vraiment le rechercher. Peut-être il y a t-il un peu des trois. Je m'étais toujours dit que lorsque je rencontrerais la bonne partenaire, je le saurais. Et j'avais su à l'instant même où mes yeux s'étaient posés sur elle, bien qu'à ce moment là, j'ignorais encore totalement ce qui venait ensuite et le comment j'allais m'y prendre, que la chance me souriait. Mais lavé de tout doute, il était bien plus facile d'aller à sa rencontre. Le temps a joué en notre faveur et a conduit, naturellement et sans brusquerie, le couple que l'on forme aujourd'hui, qui, je l'espère, lui convient autant qu'à moi.

Après mes exercices journaliers et matinaux que je me devais de suivre assidument si je voulais avoir une chance de me qualifier pour les prochains championnats, j'avais accordé ma matinée à ma jumelle. Le temps nous manquait toujours et n'était jamais assez long lorsqu'on se retrouvait ensemble. Tant de choses à se dire, tant que de choses à faire, tant de choses à partager et repartager encore … J'avais cependant promis à Zoe que je lui consacrerais mon après-midi pour une virée à la patinoire comme on avait coutume de faire entre autre en ce jour. Elle avait volontiers accepté ma proposition. Je n'avais pas souvenir d'un refus de sa part en dehors de ses obligations quotidiennes qui, en semaine, nous donnaient plus de difficultés. Néanmoins, le dimanche, qui semblait être notre jour privilégié, pas une seule fois. Malgré mes efforts pour faire dans la ponctualité, le repas familial traina en longueur, me faisant partir à la bourre. Puis, mon coup de téléphone pour la prévenir qui resta muet, me bascula sur répondeur. À coup sur, elle l'avait laissé dans son sac ou je ne sais où … Je maudissais le temps de passer si vite. J'arrivai à la patinoire, après 25 bonnes minutes de retard, et me damnait déjà. Je passais aux vestiaires déposer le dispensable, mes patins sur l'épaule, je rejoignais à la hâte la patinoire, la cherchant du regard dans la foule. Mon regard se posa automatiquement sur les zones les moins affluentes et les endroits discrets. C'est alors que je la vis, le regard fixé sur ces patineurs, appuyée contre la rambarde, l'esprit à la réflexion. Peut-être pestait-elle contre mon manque de rectitude, et elle aurait raison.

– Hey …
Lui dis-je à son encontre, pour m'annoncer et éviter de la surprendre. Elle était chaussée et prête. Surement m'attendait-elle depuis un moment. Me portant à sa hauteur, s'enserre tendrement sa taille, faisant glisser la main sur sa nuque avec douceur, avant de l'embrasser pudiquement. Pardonnes-moi Zoe, ça s'est éternisé et j'ai pas vraiment vu le temps passer … Ça fait longtemps que tu es arrivée ? Lui demandais-je, tentant de me faire excuser. J'avais horreur de la faire attendre, et encore plus lorsque c'était moi qui avait eu l'idée de la sortie. Mais je n'étais jamais à l'heure dans rien et devait toujours courir après le temps. Une vilaine habitude qui ne me perdait pas. Elle finirait par me porter préjudice, je le savais.
Bien que quatre années nous séparaient, je ne doutais pas de la solidité de notre couple, la sachant parfois bien plus responsable que moi. Elle avait toujours eu les pieds sur terre, son passé y était surement pour quelque chose. Moi qui ne croyait en rien, qui remettait sans cesse tout en cause, capable bien souvent de plomber l'ambiance … Elle faisait tant preuve de relativisme quand j'en manquais … Recentrer l'essentiel à toute chose était quelque chose qu'elle savait si bien faire, surtout les fois où je me laissais emporter, jamais en public certes, néanmoins elle connaissait mes moments de doute et mes longues et interminables réflexions qui me faisaient la plupart du temps tourner en rond. J'avais conservé mes fragilités et je n'oubliais pas les siennes, et c'était surement pour cela qu'on s'accordait si bien. Parce qu'on se complétait …
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MessageSujet: Re: après-midi à la patinoire [Pv John Fuller]   après-midi à la patinoire [Pv John Fuller] EmptyJeu 29 Déc - 14:53

John n’est pas à l’heure, mais le contraire m’aurait étonné. Comme dit Maman, il serait en retard à son propre mariage. Ce qui en général me fait sourire. Il a toujours été comme cela, du moins depuis qu’on se fréquente régulièrement. Les seules fois où il arrive pile à l’heure, c’est pour ses matches. Sinon il faut ajouter une bonne demi-heure à l’heure dite. Cela ne m’ennuie pas, je m’y suis faite. Ce n’est pas qu’il a mieux à faire ou qu’il n’a pas trop envie de me consacrer du temps, c’est juste que la ponctualité et lui ça fait quatre. Et je ne compte pas le changer, alors j’attends sagement et tranquillement, sans vraiment m’inquiéter. Appuyée sur la barre en fer, j’observe les patineurs qui évoluent sur la glace. Mes yeux rêveurs passent de l’un à l’autre sans vraiment s’attarder plus longtemps que quelques secondes. Mes pensées par contre sont tournées vers mon petit ami. On est dimanche, il doit donc avoir passé la journée avec Tammy et sa famille, ce qui explique qu’il est en retard. Pour ma part, mes parents sont en weekend en amoureux et j’ai mangé à midi avec Grand-père pour le distraire. Le reste de ma journée, je l’ai passée dans ma chambre à ranger mes cours et rédiger l’article que Papa m’a demandé pour mercredi. L’ébauche en est fini, il ne reste qu’à le relire. Quelque part j’ai de la chance. Quand j’ai commencé mes études de journalisme l’année dernière, il fallait trouver un endroit de stage permanent. Et ayant déjà travaillé au journal de mon père, ce ne fut guère difficile pour moi d’obtenir un stage là-bas. Ceci dit je passe beaucoup de temps entre les cours et le journal en semaine. Et parfois, comme ce fut le cas cette fois-ci avec les examens, j’ai peu de temps à consacrer à John. Je ne m’inquiète pas, je sais que quand je dois décliner en semaine un rendez-vous, il a sa jumelle ou ses amis. Mais c’est autant de temps que je n’ai pas pour lui. Sans compter que dimanche passé j’ai dû décliner sa proposition pour étudier. En fait, je suis heureuse que les examens soient enfin finis. Je peux le voir un peu plus, et chaque petit moment même bref qu’il m’accorde me fait plaisir et me rassure. Aussi quand ce matin, il m’a brièvement téléphonée pour me proposer de patiner avec lui, j’ai accepté avec joie. De toute manière, hormis obligation liée au travail ou aux études, quelque soit la proposition qu’il me fait, je dis spontanément oui.

Mes yeux se portent une fois de plus vers la porte avant de revenir sur les patineurs. Ce n’est pas tant que je commence à m’ennuyer ou à pester sur son cruel manque de ponctualité. En fait, cela fait une grosse semaine que je ne l’ai pas vu et cela commence à faire long. Pour moi qui suis toujours si peu sure et vis dans le peur constante de perdre ceux que j’aime à nouveau, être privé de quelqu’un est compliqué. J’ai la même appréhension quand il s’absente pour ses championnats auxquels je ne peux pas forcément l’accompagner. John l’a très vite compris. Que ce soit en famille, amitié ou amour, j’ai besoin d’être rassurée et en confiance. Je quémande inconsciemment regard, paroles et gestes qui prouvent qu’on m’aime toujours et qu’on tient à moi. Certains copains de classe, enfin surtout les filles, me trouvent collante et étouffante avec lui. Elles n’ont surement pas tord, mais il n’a jamais manifesté le moindre ennuie face à mon côté sangsue. En réalité, il semble avoir compris très vite mon besoin d’être rassurée et protégée et s’y est adapté. Tout comme je me suis faite à ses retards perpétuels et à ses manquements à lui. On a créé notre équilibre doucement et inconsciemment. Pour moi tout était nouveau, aussi c’est en confiance que j’ai suivi le mouvement. Je ne nierais pas avoir été très vite amoureuse de lui, mais je n’aurais su l’exprimer ou me comporter en conséquence comme mes amies de classe quand un mec leur plait. Pour moi John a été le premier et le seul. Et il reste malgré les mois écoulés, le seul qui me fasse tourner la tête et dont j’ai besoin.

Mes yeux suivent les mouvements d’un patineur débutant, et je me demande combien de temps avec ses gestes maladroits et battements de bras, il va conserver son équilibre. Je me demande si petite quand j’ai appris à tenir sur des patins à glace, j’avais ce genre de comportement marrant ou non. Un mouvement dans me dos et une voix que je connais bien attirent mon attention. Je lâche la patinoire des yeux pour me tourner vers John, qui vient d’arriver. Je remarque la lueur d’excuse dans son regard mais me contente d’offrir un sourire heureux à mon petit ami. Il me rejoint rapidement pour m’enlacer tendrement et déposer un baiser léger sur mes lèvres. J’y réponds délicatement, sans faire dans l’effusion ou le passionné. Je suis du genre très discrète et pudique en général, sauf quand on est que deux, là je suis un peu plus démonstrative, je l’avoue. Il s’excuse pour son retard et mon sourire s’agrandit. Comme si j’allais lui en vouloir pour cela ! Je me contente de le serrer un peu plus longtemps qu’habituellement en pareille rencontre, avant de reculer d’un pas. Son contact m’a manqué durant cette longue semaine. Et être dans ses bras, contre lui, a quelque chose d’apaisant et de rassurant. Moi tactile ? Tout a fait et je n’arrive pas à lutter contre cette manie de chercher le contact même bref avec mon entourage. Cependant je lutte pour ne pas retourner me blottir contre lui et finis par répondre à sa question doucement.


« Oh pas plus que d’habitude, ne t’inquiète pas. » Je réponds toujours avec le sourire avant de le perdre et de mordiller ma lèvre. Je me doute qu’il a essayé de me téléphoner, il le fait quand il sait qu’il sera en retard pour me rassurer. Mais mon habitude d’oublier mon téléphone portable n’importe où n’aide pas en général. « Je suis désolée… Si tu m’as téléphoné, je crois avoir laissé mon téléphone sur mon bureau … »

Je mordille ma pauvre lèvre inférieure quelques secondes. J’évite un peu son regard et observe à nouveau la patinoire. Le débutant a finalement fini assis sur la glace et semble se demander comment il a fait pour atterrir sur les fesses. Lentement je ramène le regard sur lui et tente un sourire d’excuse. On devrait peut-être aller patiner, tiens. Sinon on risque de passer l’après-midi à s’excuser auprès de l’autre.

« Ta famille va bien ? » Je questionne réellement curieuse de savoir. J’apprécie assez le clan Fuller dans son entier et je dois dire que j’ai été assez bien acceptée par tout le monde. Lentement en désignant de la main gauche la piste je propose : « On devrait peut-être y aller non ? »

Je sais que mon détournement de conversation est pitoyable, mais si ça marche tant mieux. Je relève la tête pour croiser son regard rapidement, offrant au passage un sourire.
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